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Bail commercial

Le pas de porte et droit d’entrée du bail commercial

Tout savoir sur le pas de porte et le droit d’entrée d’un bail commercial

Le pas-de-porte ou droit d’entrée est une pratique d’origine très ancienne dans l’immobilier commercial. C’est un montant que le locataire verse au bailleur lors de son entrée dans les locaux. Il s’élève généralement à trois ou six mois de loyer et est acquis définitivement au propriétaire.

QUALIFICATION D'UN PAS DE PORTE OU DROIT D'ENTRÉE

La Cour de cassation a reconnu la licéité de la pratique, estimant qu’aucune disposition n’interdit la remise d’une somme au bailleur par le locataire à son entrée dans les lieux.

Le pas de porte n’est pas un facteur de minoration de la valeur locative. La somme versée n’entre pas dans le prix de cession du droit au bail fixé au cessionnaire par le preneur sortant, car il n’a rien à voir avec le droit au bail.

Selon les circonstances, les juges qualifient le montant perçu par le bailleur comme :

  • Un supplément de loyer payé d’avance ou par fraction, destiné à compenser la différence entre le loyer à percevoir durant tout le bail et ses renouvellement et celui qui résulterait du marché.
  • La contrepartie d’éléments de nature diverse constitués notamment d’avantages commerciaux sans rapport avec le loyer ou la contrepartie de la dépréciation de l’immeuble résultant des droits accordés au locataire en vertu du statut des baux commerciaux (droit au renouvellement, indemnité d’éviction).

Le pas de porte peut combiner ces deux aspects pour avoir une nature mixte. Pour déterminer sa nature juridique, les juges recherchent la commune intention des parties qu’ils apprécient souverainement.

Dans leur analyse, les tribunaux tiennent compte de certains critères tels que le fractionnement du paiement ou une stipulation du contrat précisant que le montant versé à titre de droit d’entrée restera en totalité acquis au bailleur.

Pour éviter des équivoques ou confusions lors de l’interprétation des stipulations contractuelles, au regard de la nature juridique double du droit d’entrée, les parties doivent accorder une grande attention à la rédaction du bail et y exprimer clairement leur commune intention.

CONSÉQUENCES JURIDIQUES

    • En revanche, le remboursement est possible en cas de résiliation du bail en fonction du temps d’occupation restant à couvrir, s’il s’agit d’un supplément de loyer payé intégralement avant la prise de possession des lieux. Le bailleur ne peut réclamer le payement des échéances postérieures à la rupture du bail.
      • Qu’il soit considéré comme supplément de loyer ou indemnité, le droit d’entrée à des incidences sur l’appréciation de la valeur locative ;
      • Si le montant est qualifié de supplément de loyer, il sera pris en compte pour le calcul de la révision triennale et pour l’application de l’indice servant à fixer le bail renouvelé ;
      • Il est pris en compte pour calculer la majoration du loyer de la location principale s’il est versé comme supplément de loyer par un sous-locataire ;
      • Il produit des intérêts comme les loyers payés d’avance s’il constitue un supplément de loyer ;
      • Il reste acquis au propriétaire en cas de résiliation du bail (sauf stipulation contraire) si la somme perçue est considérée comme une indemnité compensatrice d’avantages fiscaux.

CONSÉQUENCES FISCALES

Le pas de porte est imposé différemment selon qu’il considéré comme supplément de loyer ou indemnité.

 

Dans la première situation, le bailleur pourra déclarer le pas-de-porte comme un revenu foncier, ce qui l’assujettit à la TVA dont il existe plusieurs taux. De son côté, le locataire pourra retrancher le pas-de-porte du résultat fiscal en fonction d’un pourcentage fixé de manière linéaire sur la durée du bai

 

Si le pas-de-porte correspond à une indemnité, alors le bailleur n’est pas imposable sur cette somme. Le locataire, lui, doit immobiliser le pas-de-porte à l’actif incorporel non amortissable de son bilan.